Des origines au monument historique

Montaigut avant Montaigut

Les premiers hommes

Le genre humain n’a pas attendu le Moyen Âge et la construction du château pour peupler Montaigut ! Les premiers hommes sont arrivés dans les Rougiers il y a près de 400 000 ans et en bien des endroits, Néandertal a laissé des traces de son passage. À Montaigut, il faut aller les chercher sur les hauteurs de la Combe du Rouquet et de Puech Balié où environ 1 500 artefacts ont été recueillis (grattoirs, racloirs, pointes de flèches…)

L’apparition de l’agriculture a eu pour effet de sédentariser les populations. Les Rougiers ont ainsi été peuplés de façon ininterrompue entre 4 000 et 2 200 av. J.-C. Près du château, l’occupation humaine se concentrait alors sur le plateau de la Loubière où la découverte d’outillages a permis de dater du Néolithique moyen les premières mises en culture.

La statue-menhir de Saumecourte 2

Les statues-menhirs sont le plus spectaculaire témoignage laissé par les communautés agropastorales qui vivaient dans la région entre la fin du Néolithique et l’âge du Bronze (3 500 à 2 000 av. J.-C.). Pas moins de 157 statues-menhirs sont disséminées sur les départements de l’Aveyron, du Tarn et de l’Hérault. Sculptées en bas-relief ou gravées, elles représentent des personnages féminins ou masculins (des « attributs » permettent de les différencier). La statue-menhir de Saumecourte 2 a été trouvée en 1968 sur la commune de Montlaur, en contrebas du château. Malgré son état d’usure, les chercheurs ont pu identifier un personnage masculin aux jambes jointives, muni d’un baudrier, d’un fourreau et d’une ceinture. La statue-menhir de Saumecourte 2 est inscrite monument historique depuis 2019.

Deux exemples de gravures rupestres

Il existe à Montaigut au moins deux gravures rupestres vieilles de plusieurs millénaires. La première, impressionnante, n’est autre que le dolmen ruiné de Puech Balié où ce qui pourrait bien être une représentation cadastrale de l’environnement immédiat est associé à des symboles de fertilité. Cette dalle gravée est un cas unique en Aveyron.

La deuxième, plus facile d’accès et plus proche du château, est gravée sur le grand banc de grès reliant Montaigut au hameau de La Jasse. Il s’agit d’un signe soléiforme composé d’une cupule centrale entourée de huit autres disposées en cercle autour d’elle.

La nécropole rupestre

Le château de Montaigut a la particularité d’être bâti au-dessus d’un cimetière dont les tombes sont creusées à même le rocher. Plus de 80 tombes ainsi que plusieurs dizaines de squelettes ont été mis au jour par les archéologues. L’étude attentive des ossements a permis d’attester de l’utilisation du lieu comme nécropole du VIIe au Xe siècle de notre ère. Le déplorable état des dentitions met en lumière les difficiles conditions d’existence des sujets inhumés. Ceux-là étaient peut-être originaires de la Combe du Rouquet où l’occupation humaine d’origine gallo-romaine s’est maintenue au moins jusqu’au Ve siècle.

Le château

Mentionné pour la première fois dans une charte contemporaine du règne de Robert le Pieux (996-1031), il apparaît que le château de Montaigut domine la vallée du Dourdou depuis plus de 1000 ans. Considérablement agrandi au XVe siècle, le rudimentaire château féodal se transforme en une véritable demeure seigneuriale. C’est des travaux effectués à la Renaissance que date le monumental porche d’entrée qui donne au château son aspect si singulier.

Épargné à la Révolution, le château est habité par des agriculteurs jusqu’à son abandon définitif au début du XXe siècle. Il tombe peu à peu en ruines et s’écroule partiellement en 1965. C’est alors qu’intervient l’Association des Amis du Château de Montaigut qui le rachète en 1968 et lance un vaste chantier de restauration (1969-1989). Le château est inscrit monument historique depuis le 1er juin 1987.

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